La publication de deux baromètres vient éclairer l’évolution de la finance solidaire et de la philanthropie en France au cours de l’année 2020, marquée par la crise sanitaire.
Le premier est l’édition 2021 du baromètre de la philanthropie publié par la Fondation de France. Il recense 4 700 fondations et fonds de dotation en activité en 2021, ce qui démontre une augmentation continue du nombre de ces structures depuis 2001. Le poids économique du secteur, calculé à partir des comptes annuels de l’année 2019, est estimé à 11,6 milliards d’euros d’engagement pour l’intérêt général, soit une augmentation de 7 % des dépenses par rapport à l’année précédente. Au cours de l’année 2020, si 85 % des fondations et fonds de dotation ont maintenu les subventions versées à leurs bénéficiaires, 28 % ont connu une interruption temporaire ou totale d’activité, et seuls 26 % sont parvenus à accroître leur activité.
La seconde étude est la 19e édition du baromètre de la finance solidaire publiée par Finansol et le journal La Croix, qui révèle notamment une augmentation significative de l’épargne solidaire en 2020. La définition de l’épargne solidaire est ici celle des produits labellisés Finansol et englobe également les produits non labellisés dont les critères sont alignés avec les exigences de l’organisme, soit l’épargne investie directement dans des entreprises à finalité sociale ou sur des produits financiers qui participent au financement de projets d’utilité sociale ou environnementale. L’encours total de ce type de placement atteint 20,3 milliards d’euros, ce qui représente une croissance de 33 % par rapport à l’année 2019, elle-même ayant déjà battu des records. Cette évolution s’explique par la réforme de l’épargne salariale portée par la loi Pacte, qui entérine les conditions avantageuses de l’assurance vie solidaire. En 2020, la finance solidaire a notamment permis de reverser 3,8 millions d’euros de dons à des associations.
Thomas Giraud