État des lieux des associations en France

Actualité Associations et fondations : Publication d’un guide pour gérer les conflits d’intérêts

L’Insee a publié les résultats de sa seconde grande enquête sur la situation des associations en France (pour la précédente, v. L. Reynaert, A. D’Isanto, « Neuf associations sur dix fonctionnent sans salarié », Insee première no 1587, mars 2016, JA 2016, no 538, p. 6 ; JA 2016, no 539, p. 16).

Basée sur des données récoltées en 2019 et axée sur les bilans de l’exercice 2018 – donc avant la crise sanitaire liée au Covid-19 –, elle révèle déjà les nombreuses nuances d’un paysage associatif contrasté.

L’étude présente avant tout une première fragmentation liée à l’emploi associatif : sur un total de 1,3 million d’associations actives en France en 2018, seules 170 000 sont employeuses et assurent leurs activités avec 2,2 millions de salariés – représentant 1,5 million d’emplois salariés en équivalent temps plein, le recours au temps partiel concernant 53 % des postes.

La majorité des associations françaises fonctionne donc grâce à l’implication bénévole, avec 21 millions de participations – un même bénévole pouvant participer aux activités de plusieurs associations –, qui représentent l’équivalent de 580 000 emplois à temps plein – dont 350 000 au sein d’associations non employeuses et 230 000 au sein d’associations employeuses.

La capacité à créer des emplois est également révélatrice d’énormes disparités en termes de capacités financières et d’une très forte concentration des moyens : le quart des ressources courantes du tissu associatif français est absorbé par seulement 500 associations, alors qu’à l’opposé du spectre, plus de 1,2 million d’associations ne représentent que 31 % des ressources.

Du côté des associations employeuses, les ressources courantes disponibles sont réparties principalement dans quatre secteurs d’activité. En effet, sur le total de 111 milliards d’euros qu’elles représentent, 82 milliards d’euros sont consacrés à l’hébergement social ou médico-social, à l’action sociale, humanitaire ou caritative (hors hébergement), à l’enseignement, formation et recherche et à la santé.

L’hébergement social et médico-social affiche le budget le plus important : même s’il ne représente que 3 % des associations employeuses françaises, son fonctionnement nécessite 26 milliards d’euros. Pour un budget équivalent, l’action sociale, humanitaire ou caritative représente 12 % des associations employeuses, avec 21 000 structures actives.

Avec des ressources moindres et des moyens très variables, ce sont les associations sportives qui sont les plus présentes en France : avec 44 000 structures, elles représentent 26 % des associations employeuses et s’appuient très fortement sur le bénévolat. Près de la moitié des heures d’activité y sont effectuées par des bénévoles alors que cette part n’est que de 13 % pour l’ensemble des associations employeuses.

Bien évidemment, le bénévolat est encore plus central chez les associations non employeuses, et particulièrement dans le sport où il représente l’équivalent de 117 000 emplois à temps plein, répartis entre 4 millions de bénévoles qui s’engagent en moyenne 48 heures par an.
En termes de gouvernance, l’étude montre une sous-représentation des femmes dans les instances dirigeantes puisqu’elles représentent moins d’un quart des présidents d’association et une surreprésentation des plus de 55 ans, qui représentent la moitié des présidents. 1 président sur 10 a plus de 72 ans et 37 % des présidents sont retraités.

Enfin, l’Insee relève plusieurs évolutions significatives depuis l’étude précédente menée en 2014 : on peut notamment citer une chute de 7 % de l’engagement bénévole et une diminution des associations d’action sociale, humanitaire ou caritative ainsi que de celles de défense des droits, mais, dans le même temps, une augmentation de 15 % de l’emploi salarié et une hausse des associations présentes dans le secteur de l’enseignement, du spectacle et de la culture.

 

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